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Analyse du discoure républicain du PTB

9 Juil

Je ne vais pas répéter mon plaidoyer pour la royauté une nouvelle fois (Celui-ci est disponible ici : https://bubliegeluttich.wordpress.com/2013/07/05/quand-le-ptb-entre-dans-un-delire-republicain/)

Je vais faire une simple analyse de la communication du parti marxiste sur la question royale. Il y a eu deux communiqués l’un sur la fortune du roi (on peut le comprendre que c’est contestable.) et l’autre sur l’appel à la création d’une république. Je vais commencer par celui que j’ai cité en premier :

L’argent de la couronne, le porte-monnaie d’Albert et Philippe

Albert a cédé le trône à son fils, Philippe. Qui, comme tout rejeton royal, bénéficie dès le berceau de privilèges, prérogatives et fortune. En 2007, Solidaire publiait un dossier sur les moyens financiers et possessions des Saxe-Cobourg. Le revoici : il n’a rien perdu de son actualité.

• Les deux piliers d’une grosse fortune

La fortune de la famille royale est double : la fortune personnelle et la Donation royale, héritée de Léopold II. Les estimations du montant sont très divergentes, mais 300 millions d’euros serait un grand minimum. En effet, ce 4 juillet 2013, la RTBF relayait une information du Nieuwsblad, dans lequel le spécialiste financier Thierry Debels avance le chiffre d’1 milliard d’euros.
• Les têtes couronnées, capitalistes de naissance

Reliquat de la féodalité du Moyen-Âge, la monarchie entretient, à l’ère capitaliste, des liens très étroits avec le capital.


• Le patrimoine de la Donation royale : un cadeau qui n’en est pas un

Faut le faire: un roi qui offre ses possessions à l’Etat, tout en faisant en sorte qu’elles restent dans le patrimoine familial.

Dotations royales

Le gouvernement œuvre à une réforme des dotations attribuées à la famille royale. Bientôt, l’argent du contribuable ne sera plus accordé à tous les membres de la famille royale quels qu’ils soient. Et celui qui bénéficiera d’une dotation sera aussi (légèrement) imposé. Mais, pas de souci, le (la) souverain(e) gagnera toujours amplement de quoi garnir sa tartine.

Il est intéressant de voir que ce communiquer ne raconte finalement rien. On a une vague estimation de la fortune royale, un soupçon comme quoi la royauté entretient des liens avec le capitalisme. De quelle nature on ne sait pas. Est ce que cela a vraiment enrichit la famille royale, on ne le dit pas non plus. Nous avons, ensuite, une critiques des dotations royales alors que celle-ci crée de l’emploie avec de l’argent public et qui plus, il n’est pas certain que l’argent dépensé pour un président de la république soit réellement moindre.

Deuxième communiqué :

Le roi abdique, le temps est venu pour un président élu au suffrage universel

« Nous actons l’abdication du roi Albert II. Partisan d’une république démocratique en Belgique, nous nous prononçons pour son remplacement par un président élu par tous les Belges dans le cadre d’une circonscription fédérale unique » déclare Peter Mertens, président du PTB .

« Le PTB est pour une république démocratique de Belgique, unitaire, multilingue, basée sur la coopération et la solidarité, pas sur la division et la concurrence. L’introduction d’une circonscription fédérale unique amènerait à élire des hommes et femmes politiques élus par une majorité de la population des différentes communautés, ainsi qu’un(e) président(e) de la République. Au 21e siècle, il n’y a pas de raison de garder une institution, reliquat du moyen âge, qui n’a rien de démocratique, qui s’est construit sur un passé colonial sanglant, qui coûte cher en temps de crise et qui n’est pas sous le contrôle de la population, comme l’a encore montré l’affaire de la fondation de Fabiola. » précise Peter Mertens.

« Nous nous inscrivons dans la tradition républicaine et marxiste de notre pays, celle qui a coûté la vie à Julien Lahaut pour ses convictions républicaines en 1950. » dit encore le président du parti de gauche. « Albert a maintenant droit à une retraite paisible, comme les travailleurs devraient y avoir droit aussi. » conclut Peter Mertens.

Il est intéressant de voir qu’on retrouve 3 des 4 grandes critiques contre la royauté (Le coût, la vétusté et l’anti-democratique. Si vous voulez une réponse à cela veillez lire mon article un peu plus haut.). On peut, cependant y voir autre chose. Le PTB vient nous parler d’un république démocratique de Belgique unitaire et puis il vient nous parler d’une circonscription fédéral. Alors soit le PTB ne sait toujours pas ce qu’il veut soit il a fallu faire un truc dans la précipitation parce que le débat sur la royauté au PTB est assez mince car c’est peut-être un point sur lequel il n’y a pas de réel consensus sur la question. Je n’ai pas de réponse à cette interrogation, mais j’ai plutot l’impression qu’il n’y a pas de consensus sur la question. D’une part, le PTB s’est rapidement tu sur la question royale alors que les autres partis argumentaient, proposaient et défendaient leurs points de vue. D’autre part, seuls trois membres importants du PTB (Hedebouw (Porte-parole), Pestieau (responsable bruxellois) et Mertens (Président national) ont fait du foin avec cette histoire. Je signalerais aussi que le principale de l’argumentation de Peter Mertens ne reposait pas sur une critique traditionnelle de la royauté, mais sur l’idée qu’un président pouvait unir les belges ( ce que pour ma part je refute.) comme si les arguments traditionnels ne suffisaient plus pour défendre le point de vue républicain. Comme si finalement, l’argumentation traditionnel pouvait être écartée au nom d’un autre principe soit conserver l’unité de la Belgique. Peut-être que ce principe fait débat au PTB et que ce principe finalement les empêche un peu d’assumer pour la partie dure du parti leur républicanisme a tout.

CL